De l'impermanence des choses

Cambodge - Janvier/Février 2020

 

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été parfaitement attirée et intriguée par la philosophie bouddhiste. Quoi de plus naturel alors pour moi, que d'explorer les territoires qui portent en eux cette sagesse millénaire. C'est au Cambodge, que j'ai décidé de me plonger dans cette aventure spirituelle et humaine. Mais plus j'avançais dans ce voyage et plus je me sentais perdue. Pendant plusieurs jours, une dizaine peut-être, je n'ai pas pris de photos, chose rare. J'ai lu avec attention un livre de Thich Nhat Hanh (moine bouddhiste vietnamien en exil). Je m'y suis plongée. Profondément et avec authenticité. Ce temps m'était nécessaire pour commencer à voir les choses dans leur nature profonde. C'est alors que j'ai pu recommencer à prendre des photos, avec comme but de saisir ce qui m'était apparu: l'impermanence de toute chose.

 

C'est un des apprentissages majeurs du bouddhisme. Le plus grand des temples sera réduit un jour à l'état de cailloux, recouverts de végétation; la jeune pousse grandira pour devenir un arbre majestueux; la fleur tombera de cette arbre pour qu'apparaisse le fruit; les femmes et les hommes finiront par retourner à leur état initial hors de ce monde de perception...  Tout change en permanence.  C'est donc avec une ironie certaine que je vous apporte ces photos, moments figés de choses en mouvement , mais des mouvements si profonds qu'ils sont imperceptibles si on ne se résout pas à considérer l'impermanence des choses.